Comme tous les autres pays, la Suisse a été affectée par la pandémie et l’est toujours.

Les cas constatés y ont été aussi nombreux que dans les pays les plus touchés. Toutefois, le nombre des victimes y est sensiblement plus bas, sans doute en raison de la qualité du système de soins et d’une meilleure organisation des mesures gouvernementales. 

Actuellement, le Conseil Fédéral (gouvernement) suisse a entamé un déconfinement progressif qui s’opère en trois phases, les 28 avril, 11 mai et 9 juin. Ces mesures semblent d’autant plus crédibles que le confinement n’a jamais été total en Suisse : les magasins autres que d’alimentation et les pharmacies ont été fermés, ainsi que les restaurants, mais la population a continué à pouvoir circuler, et à travailler, en dehors de ces secteurs. 

Sur le plan économique, les mesures de fermeture ont, comme partout, causé de très gros préjudices et l’on évoque pour l’année 2020 une chute du PIB de l’ordre de 8 %. Celle-ci résulte à la fois des mesures prises, et du fait que, l’économie suisse étant très intégrée à celle de ses voisins, la perte de pouvoir d’achat de ceux-ci se répercutera en Suisse. L’on s’attend toutefois en général à une hausse équivalente du PIB en 2021, d’après les projections de la plupart des économistes. 

Mesures d’assistance prises

L’Etat fédéral et les cantons ont, comme ailleurs, décidé de mesures de soutien des entreprises et des salariés.

Ces mesures compensatoires comportent des aides directes aux entreprises qui ont dû fermer ou dont le chiffre d’affaires a été réduit de manière sensible, des interventions dans le payement des loyers commerciaux, des prêts, des crédits garantis par les pouvoirs publics, un accès plus aisé au chômage temporaire, …

On s’accorde à reconnaître que ces mesures ont été efficaces, même si elles sont insuffisantes pour compenser les pertes subies par les entreprises. L’Etat fédéral et les cantons ont en outre fait preuve d’une très grande réactivité, les aides pouvant parfois être accordées en deux ou trois jours seulement. 

L’avenir de l’économie suisse

Comme partout, les mesures de « lockdown », même si celui-ci n’est pas complet, auront des répercussions sur le moyen et le long terme. Toutefois, un des avantages importants de la Suisse est que les pouvoirs publics y étaient très peu endettés, et qu’ils disposent par conséquent d’une capacité d’emprunt nettement plus élevée que la plupart des autres pays européens. De plus, le budget fédéral était, au cours des dernières années, excédentaire, et l’Etat a sagement refusé d’écouter ceux qui lui recommandaient de dépenser le boni budgétaire. Il a donc aujourd’hui une plus grande capacité d’intervenir sans remettre en cause l’équilibre des finances publiques, et sans exiger de nouveaux impôts des contribuables. 

La résidence en Suisse

C’est sans doute une des raisons pour lesquelles l’installation d’une entreprise en Suisse, ou l’acquisition d’une résidence suisse est à recommander aujourd’hui, pour autant qu’elle corresponde à la réalité. Il faut craindre que certains autres pays, y compris en Europe, prennent des mesures fiscales très lourdes, à la fin de cette année ou au cours des années suivantes, pour faire face aux très lourdes dépenses consenties en 2020. Il est très peu probable que la Suisse soit amenée à prendre des mesures équivalentes.

Il est donc vraisemblable qu’au cours des prochaines années, il existe des avantages supplémentaires à acquérir la résidence suisse, non pas en raison d’une amélioration du système fiscal suisse, mais parce que, comparativement, la fiscalité des pays voisins sera sans doute encore plus lourde qu’aujourd’hui.

Thierry AFSCHRIFT

Membre des Barreaux de Fribourg et de Genève

Traduction française de l’article paru sur Advisory Excellence : https://www.advisoryexcellence.com/switzerland-vs-covid-19/