L’on sait que Genève est, en Suisse, le canton qui connaît déjà l’impôt sur la fortune le plus élevé, puisqu’il est plafonné à 1 % de la fortune.

C’est énorme, en comparaison de la plupart des cantons suisses.

Pourtant, des militants de gauche avaient fait valider l’organisation d’une « initiative » « pour une contribution temporaire de solidarité sur les grandes fortunes ».

Leur objectif était de créer une contribution supplémentaire sur la partie de la fortune dépassant 3 millions de francs suisses.

La proposition aurait eu comme conséquence de faire passer le taux maximum de l’impôt sur la fortune de 1 à 1,5 % et ce pour une période « temporaire » de 10 ans.

L’on sait que les taxes « temporaires » ont, partout et toujours, une fâcheuse tendance à devenir définitives. Mais là n’est pas le plus important.

L’initiative a donné lieu à un vote de la population, suivant les règles suisses. Dans beaucoup d’autres pays, l’on aurait pu s’imaginer que l’augmentation d’impôts ne concernant que 2 ou 3 % de la population, une majorité écrasante voterait en faveur de celle-ci. Les gens qui ne sont pas concernés par un impôt ont souvent envie de le faire payer par les autres.

Ce n’est pas du tout ce qui s’est passé ce 18 juin dans les urnes. Au contraire, et ainsi que cela s’est déjà produit à diverses reprises en Suisse, la population a rejeté à une large majorité l’initiative tendant à une augmentation des impôts.

L’impôt sur la fortune restera donc à Genève de 1 %, mais une autre initiative, proposée par la droite, et tendant à réduire la base imposable des biens immeubles, a, elle, été acceptée à une majorité plus faible. En gros, les électeurs ont décidé ce 18 juin une légère réduction d’impôts à Genève, l’un des cantons les plus taxés de Suisse, alors que l’on pouvait craindre une forte augmentation.

Cette mesure aura un effet positif pour Genève : il y aura moins de raisons de craindre les délocalisations, déjà avérée, de Genevois vers le canton de Vaud ou même la France (où, pour rappel, l’impôt sur la fortune a été supprimé et où les résidants peuvent éviter le lourd impôt sur les revenus français si, frontaliers, ils travaillent en Suisse).

Il n’est donc pas fatal que la population décide toujours d’augmenter les impôts… Il semble que cela n’arrive qu’avec les politiciens…

 

Typhanie AFSCHRIFT